Déchets informatique : mieux comprendre les enjeux DEEE/DEEE

Note : Certaines associations ou entreprises peuvent cumuler les fonctions de prestataire de collecte, reconditionnement et traitement (dépollution, valorisation)

« Les déchets électroniques mondiaux sont le flux de déchets qui connaît la croissance la plus rapide », affirme Peter Bakker, président du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD). Face à cela, il réclame des mesures urgentes. Jetons un coup d’œil à certains d’entre eux :

Réduire

Nous utilisons de plus en plus d’appareils et les remplaçons plus souvent. Changer cette habitude dépend autant du consommateur – qui devrait être moins sensible aux stratégies marketing qui incitent à la consommation – que des fabricants qui adoptent de plus en plus des politiques comme l’écoconception.

Réutilisation

Les experts du recyclage électronique recommandent aux amis ou à la famille d’hériter d’appareils encore fonctionnels ou de les proposer sur le marché de l’occasion. Il y a aussi la possibilité d’en faire don à des associations caritatives spécialisées.

Recycler

Lorsque l’article ne fonctionne plus et qu’il n’y a aucune chance qu’il soit utilisé par un proche, le recyclage devrait être l’option. Une option pour le consommateur est de remettre l’ancien appareil au magasin où le nouveau est acheté, ou à une entreprise spécialisée dans la remise à neuf électronique.

L’Objectif de développement durable (ODD) 12 des Nations Unies parle de la nécessité de « garantir des modes de consommation et de production durables ». En ce qui concerne les appareils électroniques mis au rebut, cela signifie parvenir à une gestion écologiquement acceptable tout au long de leur cycle de vie, ainsi qu’à réduire la libération de poisons dans l’atmosphère, l’eau et le sol afin de minimiser leur impact négatif sur la santé et l’environnement.

LES BÉNÉFICES DU RECYCLAGE DES DÉCHETS TECHNOLOGIQUES

Selon un rapport publié en 2019 par le magazine Environmental Science & Technology, il est 13 fois plus coûteux d’extraire des minéraux de gisements naturels que de les récupérer à partir de déchets technologiques pour la fabrication de nouveaux appareils. L’obtention de minerais comme le platine, le cuivre et le palladium ne consiste pas seulement à les extraire et à les transformer, cela nécessite également l’utilisation d’énormes quantités d’eau et d’énergie. C’est là qu’intervient le concept d’économie circulaire, basé sur l’utilisation de matériaux issus d’éléments recyclés et moins dépendants de l’extraction de ressources vierges.

Le recyclage des gadgets électroniques n’améliore pas seulement la qualité de l’environnement, il apporte également d’autres avantages. L’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que ces articles, correctement recyclés, pourraient générer des opportunités d’une valeur de plus de 62,5 milliards de dollars par an et créer des millions de nouveaux emplois dans le monde. Dans cette optique, cette organisation et l’ONU se sont fixé pour objectif d’augmenter le recyclage mondial à 30 % et d’atteindre 50 % dans les pays disposant d’une législation sur les déchets électroniques.

Les mauvaises pratiques dans le traitement des e-déchets sont un handicap et, paradoxalement, elles abondent dans les pays qui en ont le plus. Nous parlons ici des pays en développement – Asie du Sud-Est et Afrique subsaharienne – qui génèrent un impact environnemental négatif en raison du manque d’infrastructures adéquates. Parmi les méthodes illégales, la principale est celle dite du « recyclage informel », qui consiste à utiliser des produits toxiques à l’air libre et des bains acides.